Accusation de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Élections

En détention abusive depuis le 3 octobre 2023, les avocats d’Abir Moussi dénoncent les multiples accusations et mandats de dépôt comme des tentatives politiques de la neutraliser. Rappelons qu’en janvier 2023, un rapport d’expert avait confirmé son innocence pour une première accusation d’atteinte à la sûreté de l’État et pour laquelle elle encourait la peine de mort. Très rapidement et pour ne pas la liberer, il y a eu de nouvelles instructions contre Abir Moussi de la part de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE).

En effet, l’ISIE avait déposé en février 2024 deux plaintes l’accusant de lancer des rumeurs sur l’intégrité des élections ainsi que d’avoir violé la loi sur la publicité politique en 2019. Dénonçant cette démarche de la part d’une instance qui se doit d’être politiquement neutre, les avocats d’Abir Moussi l’avaient défendu en insistant qu’elle avait juste exprimé la position de son parti politique et, qu’en tant que Défense, ils n’ont toujours pas eu accès aux documents prouvant sa violation du silence électoral. Selon eux, toutes ces plaintes sont infondées et visent à l’éliminer de la présidentielle de 2024.

De sa prison, la présidente du PDL a également qualifié l’Isie de non-indépendante, affirmant que cette instance est incapable de garantir des élections libres et équitables. Pour information, le tribunal a qualifié de crime les plaintes de l’ISIE déposées contre Abir Moussi. Elle encourt probablement une peine allant jusqu’à dix ans de prison. Ses avocats ne cessent d’évoquer l’inaction de la justice concernant les multiples requêtes pour prouver son innocence. Ils ont également dénoncé les interventions de l’ISIE qui, la veille des élections, s’autorise de changer les règles et procédures de candidature à la présidentielle d’octobre 2024, pour exclure une candidature d’envergure comme celle de Abir Moussi, l’empêchant ainsi de faire barrage à la réélection du président sortant Kais Saeid.